Lecture d'un commentaire (2293)


Gn 35,23

Commentaire: Nous avons dit que la Bible a conservé quelques souvenirs d’Abraham, d’Isaac et de Jacob à travers des traditions de plus en plus remaniées (voir 11.16). Mais, à part ces trois personnages, il est plus que probable que les autres noms comme Ruben, Siméon, Juda… ne se rapportent pas à des personnes mais à des groupes. Les tribus nomades avaient leur propre manière de rappeler les événements du passé, qu’elles exprimaient dans des récits où chaque tribu était représentée par une personne du même nom. Pour souligner la commune appartenance des tribus à ce qui deviendra le peuple d’Israël, les auteurs de la Bible nous les ont présentées sous les traits de douze fils issus d’un même père, Jacob-Israël. De plus, comme quatre de ces tribus, celles de Ruben, Siméon, Lévi et Juda formaient un groupe différent des tribus de Joseph et de Benjamin, les membres du premier groupe étaient présentés comme les fils de Léa, une des femmes de Jacob, et les autres, comme les fils de sa seconde femme, Rachel. De même le récit du chapitre 34 se réfère à un épisode violent opposant les tribus de Siméon et de Lévi au peuple de Sichem (Sichem est une ville, et non une personne). Nous devons interpréter de la même façon ce qui est dit de Laban, “l’Araméen” (chapitre 31), de Juda et de ses fils ( 26.30 ; 36.1). Ceci explique que, dès l’antiquité, les experts bibliques interprétaient symboliquement bien des détails de l’histoire des patriarches. Douze tribus formaient le peuple d’Israël qui n’a jamais voulu oublier ce chiffre considéré comme sacré (voir chapitre 48). Jésus se souviendra de cette ancienne structure du peuple de Dieu quand il établira son Église comme le nouveau peuple de Dieu ( Psaume 22.32) et choisira douze apôtres pour la diriger.


Source: Bible des peuples