Lecture d'un commentaire (2290)


Gn 32,23

Commentaire: Ici, comme en d’autres récits anciens de la Bible, les découvertes modernes apportent un éclairage nouveau du texte, qui nous permet peut-être d’en faire une autre lecture, en apparence plus terre à terre, et pourtant tout aussi riche au point de vue spirituel. Des fouilles récentes menées sur ce lieu même nous apprennent que le Dieu de Pénuel se chargeait de remettre les hommes dans le droit chemin, et que son prophète Balaam (voir Nombres 25) transmettait ses menaces. De fait, les plus anciennes histoires de Jacob laissaient entendre que Dieu l’avait corrigé (Osée 12.4-5) : on expliquait ainsi son nom Ichrael : “corrigé par Dieu”. Mais plus tard ce nom se transforma en Israël, car en Palestine centrale on avait du mal à prononcer le son “ch” (voir Juges 12.6) et on l’interpréta “fort contre Dieu”, ce qui était beaucoup plus satisfaisant pour l’orgueil national. On peut donc penser que dans la tradition primitive, alors que Jacob revenait, fier de ses femmes, de ses fils et de tout ce qu’il avait acquis de façon plus ou moins honnête, Dieu l’avait arrêté, menacé et blessé : “Jacob, ce n’est pas toi avec tes ruses et tes astuces, qui assureras ta réussite ; rappelle-toi que tu as tout reçu de ton Dieu. Humilie-toi devant lui et redeviens ce que tu n’aurais jamais dû cesser d’être, un croyant confiant et abandonné entre ses mains.” Il lui avait fallu s’humilier pour recevoir les bénédictions promises à ses pères.


Source: Bible des peuples