Lecture d'un commentaire (2187)


Ga 2,15

Commentaire: Nous sommes nés Juifs… Paul développe ici ce que contenait sa réplique à Pierre : tout le dynamisme de la foi chrétienne venait de ce qu’on avait renoncé aux mérites gagnés par la pratique des commandements, pour ne se fier qu’au salut opéré par le Christ. Si ensuite, par peur de scandaliser les Juifs, on renonce à manger avec des chrétiens d’origine non juive, on laisse entendre qu’on est allé trop loin et qu’en fait la Loi est encore valable. Si d’abord on supprime, et ensuite on rétablit (18). C’est justement ce que les Galates sont en train de faire à leur tour. Paul leur avait enseigné à se libérer des préjugés de leur religion païenne, tout comme des pratiques de l’Ancien Testament. Mais maintenant, sans ces pratiques, ils se sentaient désorientés. La foi au Christ était-elle suffisante dans un monde où chacun avait une religion ? Ce n’était guère agréable de se faire circoncire, mais au moins cela vous donnait une identité. Nous avons ici en résumé ce que Paul développera quatre ans plus tard dans les chapitres 2—8 de sa lettre aux Romains. Mais il ne faudrait pas que cette défense serrée de la liberté chrétienne, une chose qui était si neuve, et qui n’a pas fini de faire craquer les moules culturels et sociaux, nous cache ce que Paul voudrait transmettre avant tout. Le Christ vit en moi. Paul n’est pas un théoricien ; ce qui le fait écrire aujourd´hui et qui demain lui fera reprendre la mer ou traverser à pied des montagnes inconnues, c’est un amour passionné de Jésus-Dieu. Il faudrait beaucoup d’audace pour commenter ce lien, cette habitation du Christ en ceux qu’il aime et qui l’aiment. Et il n’a rien fallu de moins que cet amour sans réserve, pour faire surgir ce que la foi chrétienne a bâti de plus grand, et ce qu’on remarque le moins, le pardon et l’humilité entre autres : je suis crucifié avec le Christ.


Source: Bible des peuples