Lecture d'un commentaire (2144)


Gn 3,1

Commentaire: La seconde partie du récit de l’Éden montre la seconde face de la destinée humaine. Après le chapitre 2 qui présentait le plan de Dieu, l’homme dans l’idéal, le chapitre 3 montre la réalité, la condition présente de l’humanité, et il pose la question : à qui la faute ? Le serpent était le plus rusé… Le serpent, créature à la fois maléfique et dotée de pouvoirs divins dans la littérature du Moyen Orient. Le mal ne vient pas de Dieu, mais d’un personnage fort important du monde supérieur, comme Satan dans le livre de Job ( Sagesse 2.24 ; Jean 8.44). Le récit distingue trois moments : la tentation, le péché et le jugement. La tentation : oublions la pomme dont parle tout le monde mais qui ne figure pas dans le récit. Il n’est question que de l’arbre de la connaissance et de ses fruits. La tentation va se dissimuler dans la conquête de la sagesse. Or voici que Dieu a placé l’homme dans une situation conflictuelle quand il a mis la sagesse à sa portée tout en lui disant : Tu ne toucheras pas. Puis vient le péché. Étrange, cette conversation à trois ! La femme a désiré, et c’est l’homme qui commet le vrai péché. La femme tentatrice, n’est-ce pas la réalité, n’était-ce pas alors la réalité ? L’auteur, en ces temps lointains, avait sous les yeux l’exploitation de la femme, et l’art qu’ont les exploitées pour tirer parti de leurs seigneurs. Voyant que la souffrance était mal partagée, il en tirait la conclusion que sûrement la femme avait été infidèle la première. Mais Dieu n’acceptera pas les excuses de l’homme. Le péché a déchiré la toile des relations sur lesquelles se fondait l’harmonie. Les deux se cachent de Dieu, et bientôt l’homme jette la pierre à sa femme. Deux détails expriment d’une manière ironique la déconvenue du pécheur : Vos yeux s’ouvriront : et ils se sont retrouvés nus. Vous connaîtrez le bien et le mal : et ils en resteront au mal. Il y a d’autres textes bibliques concernant ces sujets : – L’ancien serpent : Sagesse 2.24 ; Jean 8.44 ; 2Corinthiens 11.3 ; Apocalypse 12.9.
– Le faux concept d’un Dieu jaloux : Michée 6.7 ; Job 10.13 ; Matthieu 25.24.
– La révolte contre Dieu : Isaïe 14.14 ; Ézékiel 28.2 ; Daniel 11.36 ; Luc 5.11 ; 2Thessaloniciens 2.4.
– La tentation : Matthieu 4.6-25 ; Siracide 15.11 ; Romains 7.8 ; 1Corinthiens 10.13 ; Jacques 1.13.
Ce péché d’Adam qui ouvre l’histoire sacrée doit être revu à la lumière de l’Évangile, et plus précisément, de l’histoire de l’enfant prodigue ( Luc 15.11). Cette parabole fait plus que rappeler la miséricorde infinie de Dieu pour le “pécheur” qui revient : elle nous dit ce qu’est l’aventure humaine devant Dieu, celle d’un fils prodigue. Mais tandis que dans la Genèse Adam restait sur la découverte de sa faute, dans cette parabole il découvre qu’il est fils. Jésus est le Fils, et il nous fait fils : c’est ainsi qu’il nous libère.


Source: Bible des peuples