Lecture d'un commentaire (19201)


Dn 4,30

Commentaire: NEBUCHODONOSOR UNE BÊTE
Nabuchodonosor, le maître du monde entier, (96) à qui même les animaux sauvages obéissaient, son animal de compagnie étant un lion avec un serpent enroulé autour de son cou, (97) n'échappa pas au châtiment de ses péchés. Il fut châtié comme aucun autre avant lui. Celui que la crainte de Dieu avait d'abord retenu de faire la guerre à Jérusalem, et qui dut être traîné de force, assis sur son cheval, jusqu'au Saint des Saints (98) par l'archange Michel, devint ensuite si arrogant qu'il se prit pour un dieu (99) et caressa le projet de s'envelopper d'un nuage, afin de vivre à l'écart des hommes. (100) Une voix céleste retentit: «O méchant, fils de méchant, descendant de Nemrod le méchant, qui a poussé le monde à la révolte contre Dieu ! Voici, les jours des années d'un homme sont de soixante-dix ans, ou peut-être, à cause de la force, de quatre-vingts ans. Il faut cinq cents ans pour parcourir la distance qui sépare la terre du premier ciel, et autant de temps pour aller du bas au haut du premier ciel, et la distance qui sépare l'un des sept cieux de l'autre n'est pas moindre. Comment donc peux-tu parler de monter comme le Très-Haut 'au-dessus des hauteurs des nuages' ? (101) Pour cette transgression de se considérer plus qu'un homme, il fut puni en étant obligé de vivre pendant un certain temps comme une bête parmi les bêtes, traité par elles comme s'il était l'une d'entre elles. (102) Pendant quarante jours (103), il mena cette vie. Jusqu'au nombril, il avait l'aspect d'un bœuf, et le bas de son corps ressemblait à celui d'un lion. Comme un bœuf, il mangeait de l'herbe, et comme un lion, il attaquait une foule curieuse, mais Daniel passait son temps à prier, demandant que les sept années de cette vie brutale attribuées à Nabuchodonosor soient réduites à sept mois. Sa prière fut exaucée. Au bout de quarante jours, Daniel retourna auprès du roi ; il passa les quarante jours suivants à pleurer amèrement sur ses péchés, et dans l'intervalle qui restait pour compléter les sept mois, il reprit sa vie de bête. (104)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg