Lecture d'un commentaire (1919)


Ac 21,1

Commentaire: Paul fait sa “montée” à Jérusalem, et les manifestations de l’Esprit se succèdent. Étranges appels à Paul pour qu’il ne monte pas, alors que justement il va enchaîné par l’Esprit ( 20.22), c’est-à-dire, sans la possibilité de prendre une autre décision. C’est bien le moment de voir comment l’Esprit de Dieu ne fait qu’un avec l’esprit de celui qu’il inspire : ceux qui avertissent Paul savent et disent qu’il lui arrivera malheur, et ils ne le voudraient pas. Paul le sait, et il le veut. Là est l’important : celui qui renonce à lui-même et se donne à Dieu voit l’Esprit de plus en plus actif dans sa vie, non pas par des visions et des merveilles, mais par une inspiration silencieuse. Il s’y habitue au point de ne pouvoir plus vivre sans elle. Il sait par expérience que lorsque la raison suggère une autre façon d’agir, cette inspiration intérieure est la bonne. L’Église primitive avait ses prophètes, mais elle voulait que la communauté fasse un discernement pour juger s’il s’agissait vraiment d’un “esprit de Dieu” 1Corinthiens 14.29 ; 1Thessaloniciens 5.21 ; 1Jean 4.1-3. Le récit du voyage nous permet de sentir la capacité d’accueil de ces premières communautés : on avait soif de ces contacts avec les frères venus d’ailleurs en un temps où les communications étaient si limitées. Et puis, aurait-on célébré une eucharistie avec des inconnus de passage sans leur demander au moins de se faire connaître et de parler de leur Église ? Mais c’était tout autre chose quand il s’agissait d’apôtres ou de prophètes, car alors on avait droit à des manifestations de l’Esprit, à une connaissance nouvelle de la Parole, avec des nouvelles de l’Église universelle.


Source: Bible des peuples