Lecture d'un commentaire (19188)


2R 25,1

Commentaire: NABUCHODONOSOR
Les souffrances auxquelles Jérémie a été exposé ont finalement pris fin avec la prise de Jérusalem par Nabuchodonosor. Ce roi babylonien était un fils du roi Salomon et de la reine de Saba. (21) Son premier contact avec les Juifs eut lieu à l'époque de son beau-père Sennachérib, qu'il accompagna dans sa campagne contre Ézéchias. La destruction de l'armée assyrienne devant les murs de Jérusalem, la grande catastrophe dont seuls Nabuchodonosor et quatre autres ont réchappé, lui inspirent la crainte de Dieu. (22) Plus tard, en sa qualité de secrétaire du roi babylonien Mérodach-Baladan, c'est lui qui attira l'attention de son maître sur la mention du nom du roi juif devant le nom de Dieu. Tu l'appelles «le grand Dieu» et tu lui donnes le nom du roi», dit-il. Nabuchodonosor lui-même se hâta de suivre le messager pour lui rapporter la lettre et la faire modifier. Il avait avancé d'à peine trois pas lorsqu'il fut retenu par l'ange Gabriel, car les quelques pas qu'il avait faits pour la gloire de Dieu lui avaient valu son grand pouvoir sur Israël. Un pas de plus lui aurait permis d'étendre sa capacité de nuisance de façon incommensurable. (23)
Pendant dix-huit ans, une voix céleste résonnait chaque jour dans le palais de Nebucadnetsar, en disant: «Esclave méchant, va détruire la maison de ton Seigneur, car ses fils ne l'écoutent pas». Mais Nabuchodonosor est assailli par la crainte que Dieu ne lui prépare un sort semblable à celui de son ancêtre Sennachérib. Il pratiquait la bélomancie et consultait d'autres augures, pour s'assurer que son action contre Jérusalem aboutirait favorablement. Lorsqu'il secoua les flèches et demanda s'il devait aller à Rome ou à Alexandrie, aucune flèche ne jaillit, mais lorsqu'il interrogea sur Jérusalem, une flèche jaillit. Il sema des graines et posa des jalons ; pour Rome ou Alexandrie, rien ne poussa ; pour Jérusalem, tout germa et grandit. Il alluma des bougies et des lanternes ; pour Rome ou Alexandrie, elles refusaient de brûler, pour Jérusalem, elles répandaient leur lumière. Il a fait flotter des vaisseaux sur l'Euphrate ; pour Rome ou Alexandrie ils n'ont pas bougé, pour Jérusalem ils ont nagé. (24)
Les craintes de Nabuchodonosor ne sont pas apaisées pour autant. Sa détermination à attaquer la ville sainte ne mûrit qu'après que Dieu lui-même lui eut montré comment il avait lié les mains de l'archange Michel, le protecteur des Juifs, derrière son dos, afin de le rendre impuissant à porter secours à ses pupilles. C'est ainsi que fut entreprise la campagne contre Jérusalem. (25)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg