Lecture d'un commentaire (19179)


2R 11,1

Commentaire: JOASH (SUITE)
A la mort d'Achazia succéda le règne de terreur de la reine Athalie (2R 11,1), lorsque Dieu exigea de la maison de David le paiement de la faute commise lors de l'extermination du prêtre de Nob. De même qu'Abiathar avait été le seul descendant mâle d'Abimélek à survivre à la persécution de Saül, le seul représentant de la maison de David qui resta après que l'épée d'Athalie eut fait rage (7) fut Joas, l'enfant caché dans le Saint des Saints du Temple par le grand prêtre Jehoïada et sa femme Jehosheba (8). (2R 11,3) Plus tard, Jehoïada justifia le droit de Joas sur le trône et l'installa comme roi de Juda. La couronne même que portaient les chefs de la maison de David témoignait de la légitimité du jeune prince, car elle avait la particularité de ne convenir qu'aux successeurs légitimes de David. (9)
À l'instigation de Jehoiada, le roi Joas entreprit la restauration du Temple. Les travaux furent menés à bien avec une telle rapidité que celui qui vivait à l'époque où le Temple avait été érigé par Salomon put voir la nouvelle structure peu de temps avant sa mort (10). Cette bonne fortune arriva à Jehojada (11) lui-même, fils de Benaja, commandant en chef de l'armée sous Salomon. Tant que Joas resta sous la tutelle de Jehojada, il fut un roi pieux. Lorsque Jéhojada quitta la vie, les courtisans vinrent trouver Joas et le flattèrent: «Si tu n'étais pas un dieu, tu n'aurais pas pu rester six ans dans le Saint des Saints, où même le grand prêtre n'a le droit de pénétrer qu'une fois par an. Le roi prêta l'oreille à leurs flatteries et permit au peuple de lui rendre un hommage divin. (12) Mais lorsque la folie du roi alla jusqu'à l'inciter à ériger une idole dans le Temple, Zacharie, fils de Jehojada, se plaça à l'entrée et, barrant le passage, dit: «Tu ne le feras pas tant que je vivrai». (13) Grand prêtre, prophète et juge, Zacharie, gendre de Joas de surcroît, n'hésita pas à le faire tuer pour ses paroles présomptueuses, et il ne fut pas découragé par le fait que cela se passait un jour d'expiation qui tombait le jour du sabbat. (14) Le sang innocent qui criblait la salle des prêtres ne resta pas impuni. Pendant deux cent cinquante-deux ans, il ne cessa de bouillonner et de palpiter, jusqu'à ce que Nebouzaradan, chef de la garde de Nabuchodonosor, ordonne un grand carnage parmi les Judéens, pour venger la mort de Zacharie. (15)
Joas lui-même, le meurtrier de Zacharie, connut une fin funeste. Il tomba entre les mains des Syriens, qui le maltraitèrent à leur manière barbare et immorale. Avant qu'il ait pu se remettre des souffrances qui lui avaient été infligées, ses serviteurs le firent mourir. (16)
AMtia, fils et successeur de Joas, ressemblait à bien des égards à son père. Au début de son règne, il était craignant Dieu, mais lorsque, avec l'aide de Dieu, il eut remporté une brillante victoire sur les Edomites, il ne connut pas de meilleur moyen de manifester sa gratitude que d'établir à Jérusalem le culte de l'idole adorée par ses ennemis vaincus. Pour éviter ce châtiment, Dieu inspira à AMtia l'idée de provoquer une guerre avec Joas, le souverain du royaume du Nord. AMtia demanda à Joas de reconnaître volontairement la suzeraineté du royaume du Sud ou de laisser le sort de la bataille trancher la question. (17) Joas chercha d'abord à détourner AMtia de son but par une parabole lui rappelant le sort de Sichem, que les fils de Jacob lui avaient fait subir pour avoir fait violence à leur sœur Dina. (18) AMtia refusa de se laisser avertir. Il persista dans son défi, et une guerre s'ensuivit. Le sort de la bataille fut défavorable à AMtia. Il subit une défaite et, plus tard, il fut torturé à mort par ses propres sujets. (19)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg