Lecture d'un commentaire (19151)


1R 11,1

Commentaire: LA COUR DE SALOMON (SUITE)
Un incident très intéressant dans le cercle familial de Salomon est lié à l'une de ses filles. Elle était d'une beauté extraordinaire et, dans les étoiles, il a lu qu'elle devait épouser un jeune homme extrêmement pauvre. Pour empêcher cette union indésirable, Salomon fit ériger une haute tour sur la mer et y envoya sa fille. Soixante-dix eunuques devaient la garder, et une énorme quantité de nourriture était entreposée dans la tour à son intention.
Le pauvre jeune homme que le destin avait désigné pour être son mari voyageait par une nuit froide. Il ne savait pas où reposer sa tête, lorsqu'il aperçut la carcasse décharnée d'un bœuf qui gisait dans un champ. Il s'y coucha pour se réchauffer. Lorsqu'il y fut installé, un grand oiseau arriva, prit la carcasse, la porta, ainsi que le jeune homme qui y était étendu, jusqu'au toit de la tour où vivait la princesse et, s'y installant, commença à dévorer la chair du bœuf. Le Mtn, la princesse, selon son habitude, monta sur le toit pour regarder la mer, et elle aperçut le jeune homme. Elle lui demanda qui il était et qui l'avait amené ici. Il lui répondit qu'il était juif, originaire d'Accho, et qu'un oiseau l'avait porté jusqu'à la tour. Elle lui montra une chambre où il put se laver, s'oindre et se vêtir d'un habit neuf. Il apparut alors qu'il était d'une beauté exceptionnelle. En outre, c'était un érudit de haut niveau et d'une grande finesse d'esprit. La princesse tomba amoureuse de lui. Elle lui demanda s'il voulait l'épouser, ce à quoi il consentit volontiers. Il s'ouvrit une veine et écrivit le contrat de mariage avec son propre sang. Il prononça ensuite la formule des fiançailles en prenant Dieu et les deux archanges Michel et Gabriel comme témoins, et elle devint sa femme, légalement mariée à lui.
Au bout d'un certain temps, les eunuques s'aperçurent qu'elle était enceinte. Les questions qu'ils posèrent à la princesse lui firent dire la vérité, et ils envoyèrent chercher Salomon. Sa fille avoua son mariage, et le roi, tout en reconnaissant dans son mari le pauvre homme prédit par les constellations, rendit grâce à Dieu pour son gendre, distingué non moins par son savoir que par sa belle personne. (100)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg