Lecture d'un commentaire (19145)


1R 11,3

Commentaire: L'HIPPODROME
Le trône n'est pas le seul élément remarquable de la cour du magnifique roi. Salomon attire les visiteurs dans sa capitale par des jeux et des spectacles. Chaque mois de l'année, le fonctionnaire responsable du mois devait organiser une course de chevaux, et une fois par an (74) avait lieu une course à laquelle participaient dix mille jeunes gens, principalement des tribus de Gad et de Nephtali, qui vivaient à la cour du roi, année après année, et étaient entretenus par lui. Pour les savants, leurs disciples, les prêtres et les lévites, les courses avaient lieu le dernier jour du mois ; le premier jour du mois, les habitants de Jérusalem étaient les spectateurs, et le deuxième jour, les étrangers. L'hippodrome occupait une surface de trois parasanges carrés, avec un carré intérieur d'un parasange de chaque côté, autour duquel se déroulaient les courses. A l'intérieur se trouvaient deux grilles ornées de toutes sortes d'animaux. Des mâchoires de quatre lions dorés, fixés par deux aux piliers, sortaient des parfums et des épices pour le peuple. Les spectateurs étaient divisés en quatre groupes qui se distinguaient par la couleur de leurs vêtements: le roi et ses assistants, les savants et leurs disciples, les prêtres et les lévites étaient vêtus de bleu clair ; tous les autres habitants de Jérusalem portaient du blanc ; les spectateurs des villes et des villages environnants portaient du rouge, et le vert désignait les païens venus de loin, chargés de tributs et de cadeaux. Les quatre couleurs correspondent aux quatre saisons. En automne, le ciel est d'un bleu éclatant ; en hiver, la neige blanche tombe ; la couleur du printemps est verte comme l'océan, car c'est la saison propice aux voyages, et le rouge est la couleur de l'été, quand les fruits poussent rouges et mûrs. (75)
De même que les spectacles publics étaient exécutés avec faste, la table du roi était royalement somptueuse. Indépendamment de la saison et du cliMt elle était toujours chargée de mets délicats provenant de toutes les parties du globe. Le gibier et la volaille, même de variétés inconnues en Palestine, ne manquaient pas, et chaque jour un oiseau magnifique arrivait de Barbarie et s'installait devant le siège du roi à la table. Les Écritures nous parlent de grandes quantités de nourriture nécessaires à la maison de Salomon, et pourtant ce n'était pas tout ce qui était nécessaire. Ce que la Bible mentionne ne couvre que les accessoires, tels que les épices et les ingrédients mineurs. Les besoins réels étaient bien plus importants, comme en témoigne la coutume selon laquelle les mille épouses de Salomon organisaient chaque jour un banquet, chacune dans l'espoir de voir le roi dîner avec elle. (76)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg