Lecture d'un commentaire (19071)


Nb 31,8

Commentaire: LA FIN HORRIBLE DE BALAAM
Cet archimage essaya d'abord d'échapper à la puissance d'Israël par la sorcellerie. A la vue de Phinéas et des chefs des troupes d'Israël, il s'envola dans les airs, (853) exploit qu'il accomplit par les arts magiques, mais surtout par l'assistance de ses fils magiciens, Jannès et Jambrès. A la vue de Balaam s'élevant dans les airs, Phinéas cria à son armée: «Y a-t-il quelqu'un parmi nous qui soit capable de voler après ce scélérat ?» Le Danite Zaliah, passé maître dans l'art de la sorcellerie, obéit à cette injonction et s'envola très haut dans les airs. Balaam, cependant, le surpassa et prit un chemin dans les airs que Zaliah ne pouvait pas suivre. Après avoir traversé cinq couches d'air différentes, Balaam disparut complètement de la vue de Zaliah, qui ne savait plus quoi faire. Phinéas, cependant, lui vint en aide. Par une invocation magique, il dissipa les nuages qui couvraient Balaam, puis Zaliah força Balaam à descendre sur terre et à se présenter devant Phinéas. Il commença à implorer Phinéas d'épargner sa vie, promettant de ne plus jamais essayer de maudire Israël, mais Phinéas lui répondit: «N'es-tu pas l'Araméen Laban qui a tenté de faire périr notre père Jacob ? Puis tu es passé en Égypte pour faire périr les descendants de Jacob, et quand ils ont quitté l'Égypte, tu as incité le méchant Amalek à nous harceler, et tu as essayé de maudire Israël. Voyant que tes efforts pour les maudire étaient vains, puisque Dieu ne t'écoutait pas, tu a donné à Balak le conseil méprisable de livrer les filles de son pays à la prostitution, et de pousser ainsi Israël au péché. C'est donc en vain que tu demandes que ta vie soit épargnée». Il ordonna ensuite à Zaliah de tuer Balaam, en lui recommandant toutefois de veiller à ne pas le tuer en invoquant le saint nom de Dieu, car il n'est pas convenable qu'un si grand pécheur trouve la mort de cette manière. Zaliah essaya en vain de tuer Balaam, qui, par ses ruses magiques, était à l'épreuve de toutes les armes, jusqu'à ce que Phinéas lui donne enfin une épée sur les deux côtés de laquelle était gravé un serpent, avec ces mots: «Tuez-le avec ce qui lui appartient - c'est par là qu'il mourra», et c'est avec cette épée que Balaam fut tué. (855)
Son cadavre ne fut pas enterré, mais ses os pourrirent, et de là naquirent plusieurs espèces de serpents nuisibles, qui causent des désastres aux êtres humains ; et même les vers qui dévoraient sa chair furent transformés en serpents. Les magiciens utilisèrent ces serpents pour trois types d'enchantement différents, car les têtes, les corps et les queues avaient chacun un effet différent. Une des questions que la reine de Saba posa à Salomon fut de savoir comment résister à ces trois sortes d'enchantements, et le sage roi connaissait même ce secret, qu'il lui communiqua. (856)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg