Lecture d'un commentaire (19001)


Nb 1,52

Commentaire: LE CAMP
Le camp avait la forme d'un carré de douze mille coudées de côté ; au milieu se trouvait l'espace de quatre mille coudées destiné au sanctuaire et à l'habitation des prêtres et des lévites. A l'est du sanctuaire vivaient Moïse, Aaron et les fils d'Aaron ; les lévites de la famille de Kehath vivaient au sud, les fils de Guershon à l'ouest et les fils de Merari au nord. Chacune de ces divisions avait pour sa demeure un espace de cent coudées, tandis que chaque groupe de trois tribus réunies sous une même bannière avait un espace de quatre mille coudées. Le bétail se trouvait à l'extérieur du camp, et la nuée de gloire séparait les demeures des hommes de celles des animaux. Des rivières entouraient le camp de l'extérieur, et c'est ainsi que les différents groupes étaient séparés les uns des autres par des rivières. Mais pour que, le jour du sabbat, où il était interdit de monter à cheval, la communication entre les différentes parties du camp ne soit pas rendue impossible, il y avait des ponts de planches sur les fleuves. La couleur pourpre de la nuée de gloire se reflétait dans les eaux des fleuves, et elle répandait au loin un éclat semblable à celui du soleil et des étoiles. Les païens, lorsqu'ils voyaient ces eaux merveilleuses et rayonnantes, étaient effrayés et craignaient Israël, mais en même temps ils louaient Dieu pour les miracles qu'il avait accomplis en faveur d'Israël. (445)
Ces miracles étaient visibles pour le monde extérieur, mais il y en avait d'autres qui n'étaient connus que d'Israël. Pendant leur Mche de quarante ans, ils n'eurent pas besoin de changer de vêtements. La robe de pourpre dont les anges avaient revêtu chacun d'entre eux lors de leur sortie d'Égypte restait toujours neuve ; et comme la coquille d'un escargot grandit avec lui, leurs vêtements grandissaient avec eux. Le feu ne pouvait endommager ces vêtements, et bien qu'ils aient porté les mêmes choses pendant quarante ans, ils n'ont pas été incommodés par la vermine, oui, même les cadavres de cette génération ont été épargnés par les vers. (446)
Pendant leurs Mches, ainsi que pendant leur séjour en un lieu donné, ils n'avaient pas seulement les quatre étendards qui les divisaient en quatre groupes de trois tribus chacun, mais chaque tribu avait en outre son propre signe distinctif et son propre étendard. L'étendard de Ruben était rouge, et des mandragores y étaient représentées. L'étendard de Siméon était vert, avec l'image de la ville de Sichem, car l'ancêtre de la tribu avait conquis cette ville. L'étendard de Juda était d'azur et avait la forme d'un lion. L'étendard d'Issachar était noir, avec deux figures, le soleil et la lune, car c'est de cette tribu que sortirent les savants qui s'occupèrent d'astronomie et de la science des calendriers. L'étendard de Zabulon était blanc, avec la forme d'un navire, car cette tribu se consacrait à la navigation. L'étendard de Dan avait la couleur du saphir et la forme d'un serpent. L'étendard de Nephtali était d'un rouge terne, couleur du vin, et portait la figure d'une biche, en souvenir de son aïeul, qui était comme «une biche lâchée». Le drapeau d'Asher était rouge comme le feu et portait le symbole d'un olivier, car cette tribu possédait beaucoup d'huile d'olive d'excellente qualité. Les deux tribus issues de Joseph, Ephraïm et Manassé, arboraient toutes deux le même drapeau d'un noir profond avec une représentation de l'Egypte, mais elles avaient d'autres formes. Celui d'Ephraïm avait l'image d'un taureau, pour symboliser Josué, issu de cette tribu, dont la gloire était comme «le premier-né de son taureau, qui pousse le peuple jusqu'aux extrémités de la terre» ; tandis que celui de Manassé était celui d'une licorne, symbolisant le juge Gédéon, issu de cette tribu, «qui poussait le peuple avec sa corne de licornes». Le drapeau de Benjamin avait une couleur composée des onze autres couleurs, et un loup pour symbole, Jacob ayant décrit cette tribu comme «un loup vorace». Les différentes couleurs des drapeaux correspondaient aux couleurs des pierres serties dans le pectoral du grand prêtre, sur lesquelles étaient gravés les noms des douze tribus. La pierre de Ruben était rouge comme son drapeau, le drapeau de Siméon était vert comme la couleur de sa pierre, et ainsi pour toutes les tribus la couleur des pierres et celle des drapeaux s'harmonisaient. (447)


Source: Les légendes des Juifs - Louis Ginzberg