Lecture d'un commentaire (1887)


Ac 17,16

Commentaire: Athènes était la ville la plus célèbre du monde grec. Même privée de tout pouvoir politique, elle continuait d’être le centre culturel du monde romain. Paul arrive à Athènes, donnant toujours la priorité aux grands centres et aux ports, d’où les communications sont plus faciles et les nouvelles — l’Évangile — se transmettent rapidement par voie de mer. On lui offre la possibilité de parler devant les philosophes et les notables d’Athènes, et il accepte. Pour ces intellectuels il met en forme son message, mais c’est un échec. Il fallait peut-être s’y attendre. Viennent à la foi, d’habitude, ceux que leur vie rapproche du Christ. Eux ne s’intéressaient qu’aux nouveautés, c’étaient des maîtres et Paul n’avait aucun titre. Paul avait situé la foi chrétienne face aux religions, montrant que pour tous les peuples c’était le moment d’entrer dans un nouvel âge du monde. Une première partie présentait le fait de la pluralité religieuse : ce n’était qu’une première étape dans le plan de Dieu. Puis venait l’Évangile : une réunification de l’humanité et un jugement de Dieu. C’était là sans doute qu’il voulait et pouvait donner son propre témoignage, mais ils ne le laissent pas terminer son discours. À la différence de ce que faisaient souvent les Juifs (voir encore Sagesse 11.15), il ne s’en prend pas aux images et aux honneurs qu’on leur rend. Paul sait que dans toutes les religions, bien des gens mettent les images à leur véritable place et ne confondent pas le Dieu vrai et unique, dont ils ont une certaine intuition, avec les images et les rites traditionnels. Paul veut seulement montrer que ce Dieu est bien au-delà des figures que nous lui attribuons, et aussitôt il affirme l’unité de l’homme dans le destin de Dieu.


Source: Bible des peuples