Lecture d'un commentaire (1884)


Ac 16,16

Commentaire: Dès la première étape, l’Évangile montre sa force libératrice et fait atterrir les apôtres en prison. Paul libère une fille qui prédisait la bonne aventure. Ce don, car la Bible semble reconnaître qu’il ne s’agit pas nécessairement d’une fraude, est condamné dans l’Ancien Testament. Il semble lié aux forces obscures qui nient la maîtrise absolue de Dieu sur la destinée de ses fils ( Colossiens 2.15 ; 1Corinthiens 2.8) : chercher à savoir son avenir, c’est toujours, en fait, douter de Dieu. Les maîtres de cette fille fournissent un argument qui veut impressionner les autorités dans une société où les coutumes sont sacrées — le même argument que les Juifs ont utilisé et utiliseront contre Paul, et que dans la suite bien des sociétés “chrétiennes” utiliseront contre les vrais croyants : ces gens-là introduisent des usages que nous ne pouvons pas accepter (21). Dans les prisons romaines, il y avait une salle principale ; au centre du dallage une grille fermait l’ouverture par laquelle on poussait les prisonniers les plus dangereux dans un cachot souterrain. C’est là que l’on met Paul et Silas. Libres malgré leurs chaînes et leurs blessures, ils ont le cœur à louer Dieu, et dans le silence de la nuit les autres prisonniers les écoutent. Dieu écoute aussi : les grilles s’ouvrent. Que d’épisodes du même genre, partout où un témoignage de liberté chrétienne a été donné au risque de la vie et de la liberté ! Nous qui prenons le temps, et avec raison, pour préparer un baptême, peut-être serons-nous surpris de ce baptême si rapide de toute une famille. On pourra dire que tout le monde n’est pas Paul, que le cas était assez spécial… Il faut ajouter que c’était un monde différent du nôtre, où les personnes n’avaient pas la même capacité qu’aujourd’hui pour une démarche personnelle de la foi.


Source: Bible des peuples