Lecture d'un commentaire (1851)


Ac 12,24

Commentaire: Ici commencent les missions de Paul. La mission part de l’Église, comme il se doit : il n’y a mission que si l’on est envoyé (c’est le sens de “mission”). Mais l’initiative vient de l’Esprit Saint, et elle répond à la vie fervente de la communauté d’Antioche. Remarquer comment la communauté accepte le départ de deux de ses cinq principaux animateurs ; de leur côté, Paul et Barnabé étaient prêts à prendre les risques de cette aventure. L’imposition des mains appelle la grâce de Dieu sur les deux missionnaires. Pour l’instant, Paul n’est encore que l’assistant de Barnabé. Il est très difficile de savoir comment l’Église s’organisait dans les débuts. Elle n’avait pas cette hiérarchie à trois ordres que nous avons maintenant : évêques, prêtres et diacres, totalement unifiée sous l’autorité d’un pape. Ces trois ordres ne seront nettement établis qu’à la fin du premier siècle. Les Églises de Jérusalem et d’Antioche ne se dirigeaient sûrement pas comme celles des petites villes. La plupart du temps, les communautés choisissaient leurs anciens parmi les hommes les plus dignes de confiance. Il suffisait qu’ils soient reconnus ou établis par des apôtres ou par quelque autre autorité supérieure, et acceptés par les communautés voisines. Leur service de “présidence” incluait le baptême, la célébration de l’eucharistie et l’onction des malades. Cette institution des Anciens (voir Actes 14.23 et Actes 11.30) était calquée sur le mode d’organisation des communautés juives. Partout où il y avait des prophètes reconnus comme tels (c’était le cas à Antioche), ils jouissaient d’une autorité supérieure, assez proche de celle des apôtres ( 1Corinthiens 12.28 et Éphésiens 2.20). Paul et Barnabé ne sont pas encore considérés comme des apôtres, mais ce sont des prophètes. Quant aux docteurs ou maîtres, ils sont capables, comme les maîtres de la Loi chez les Juifs, d’enseigner à partir de l’Écriture.


Source: Bible des peuples