Lecture d'un commentaire (1830)


Ac 9,9

Commentaire: Ce récit de la conversion de Paul a attiré les commentaires les plus divers ; beaucoup le signalent en un premier temps comme un événement décisif, mais ensuite travaillent discrètement pour en éliminer tout ce qui serait l’intervention personnelle du Dieu vivant. Dans cette perspective on admire Luc faisant un remake des appels de Dieu dans l’Ancien Testament, on dit que les lecteurs de ce temps étaient friands d’apparitions… Il doit être clair que Luc n’a pas écrit pour convaincre des rationalistes : ils ne sauraient comprendre que Paul a reçu une parole, de celles qu’on n’oublie pas de toute sa vie, comme c’est arrivé ensuite pour la plupart des grands serviteurs de Dieu. Cette parole a été donnée dans une extase et Paul en est sorti transformé, jusqu’au point le plus profond où le moi a disparu. Pour comprendre une telle expérience de foi, il faut avoir la foi. Qu’il s’agisse de Moïse, ou de Paul, ou de tout autre qui a été appelé pour une grande mission, Dieu ne les fait pas sortir de l’existence commune pour les mettre sur un chemin neuf sans s’être révélé à eux comme il ne l’avait pas fait auparavant. La force de leur prophétisme est le fruit d’une rencontre qui a laissé un sceau. On retrouve donc toujours ces deux aspects dans ce qu’ils ont rapporté de leur appel : un “Je suis”, et un “Tu feras”. Luc, écrivain, avait un grand avantage sur les auteurs sacrés qui nous content l’appel de Moïse ou d’Élie : il avait été durant des années le compagnon de Paul.


Source: Bible des peuples