Lecture d'un commentaire (1739)


1Co 14,34

Commentaire: REMISE EN PLACE, MISE À SA PLACE En 1Corinthiens 11.2 Paul voulait mettre la femme à sa place. Ici, dans ces versets controversés, il s’agit d’une remise en place pure et simple. S’ils ont été insérés, doivent-ils être considérés comme des gloses ? Dans ce cas ils ne font pas partie du texte inspiré. Doivent-ils être considérés comme texte reçu par l’Église ? Alors ils feraient partie de l’Écriture. On connaît les conditions de base de la discrimination de la femme dans la révélation : celle-ci nous transmet essentiellement le témoignage et les expériences religieuses de l’homme dans une société terriblement masculine. La Loi prenait acte de l’infériorité des femmes et la consacrait (voir la note en Lévitique*12.5). Faut-il aujourd’hui nous indigner, ou masquer ce fait en mettant sur le pavois quelque prophétesse secondaire, ou vouloir corriger le mal par une réécriture de l’Écriture ? Bien des possibilités sont ouvertes, car si l’Écriture est porteuse de l’Esprit, elle suggérera des interprétations diverses et riches à quiconque y cherche une Parole de Dieu. Dès à présent on peut faire remarquer que dans la Bible ce qui est le plus important tient souvent très peu de place, alors que des énumérations insipides, des prédications répétitives et quelque peu factices occupent des pages entières. Déjà, dans un Ancien Testament qui n’a pas en lui-même son achèvement, le Cantique est l’intuition la plus lucide et la plus audacieuse de l’essentiel, et l’Aimée y est seule face à Dieu. Dans les livres tardifs, Judith est celle qui fait tomber de leur piédestal, aussi bien les prêtres du Seigneur que les vaillants guerriers d’Israël. Le Nouveau Testament ne connaît pas beaucoup plus de femmes. Cela n’empêche pas que Marie y tient une place unique et que seuls les rationalistes ont pensé la lui contester. C’est à Marie de Magdala, figure de proue du groupe des femmes disciples, qu’est faite l’annonce officielle de la résurrection : on avait pourtant oublié de parler d’elles à la dernière Cène (voir la note en Jean*19.25). Ensuite viennent les diaconesses (voir la note en Romains*16.1), et l’intervention de Paul en 1Corinthiens 11 souligne le fait que les femmes prophétisaient tout autant que les hommes. Si l’Écriture est utile pour éduquer saintement l’homme (et la femme) de Dieu ( 2Timothée 3.16), sans doute cette disproportion entre leur importance relative et la place qu’ils occupent en longueur de colonnes peut-elle aider la femme à mieux distinguer son apport propre et ce qu’elle abandonnera sans regret aux hommes. La lutte contre les discriminations professionnelles ou salariales n’est pas suffisante pour donner à chacun la place qui lui convient, l’Écriture montre les chemins d’une restauration et d’une distinction des personnes à travers une conscience nouvelle de leur mission propre.


Source: Bible des peuples