Lecture d'un commentaire (17299)


Jn 17,9

Commentaire: Nous voyons assez clairement ici comment tout ce qui est au Père est aussi au Fils unique; c'est parce qu'il est Dieu lui-même, qu'il est né du Père, et qu'il est égal au Père. Ce n'est donc point dans le même sens que le père de l'enfant prodigue disait à l'aîné de ses fils: «Tout ce que j'ai est à vous»; ( Lc 15, 31) car ces paroles doivent s'entendre de tous les biens créés qui sont au-dessous de la créature raisonnable. Les paroles du Sauveur, au contraire, comprennent la créature raisonnable elle-même qui ne peut être soumise qu'à Dieu. Comme elle appartient à Dieu le Père, elle ne pourrait appartenir en même temps au Fils qu'autant qu'il serait égal au Père; car on ne peut sans crime assujettir les saints, dont il parle ici, à un autre qu'à celui qui les a créés, qui les a sanctifiés. Mais lorsqu'on parlant de l'Esprit saint le Sauveur dit aussi: «Tout ce qu'a mon Père est à moi», il entend les perfections qui sont de l'essence même de la divinité du Père, car ce n'est point d'une créature soumise au Père et au Fils que le Saint-Esprit aurait pu recevoir ce que le Sauveur exprime en ces termes: «Il recevra de ce qui est à moi».


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)