Lecture d'un commentaire (16814)


Jn 12,37

Commentaire: Dans celles qui suivent : « Et que venant à se convertir, je les guérisse, » faut-il sous-entendre la particule négative ne (c'est-à-dire que ne se convertissant pas), car conversion est un effet de sa grâce ? Ou bien n'est-ce point par un effet de bonté de ce divin Médecin que s Juifs, pour avoir voulu établir ur justice orgueiluse (Rm 10), aient été abandonnés et aveuglés pour un temps, afin qu'ils viennent heurter contre pierre de scanda (Rm 9, 32), que ur face soit couverte de confusion (Ps 82, 17), et qu'ainsi humiliés, ils cherchent non plus celte justice personnelle qui enfle le superbe, mais la justice de Dieu, qui justifie l'impie ? Car, ce châtiment a été une cause du salut pour un grand nombre d'entre eux qui, repentants de leur crime, ont cru ensuite en Jésus-Christ. l'Evangéliste ajoute : « Isaïe a dit ces choses lorsqu'il a vu sa gloire et qu'il a parlé de lui. » Il a vu sa gloire non telle qu'elle est en elle-même, mais sous une forme symbolique, comme il convenait que Dieu la révélât à un prophète. Ne vous laissez donc point induire en erreur par ceux qui enseignent que le Père est invisible, et que le Fils seul est visible, et qui soutiennent qu'il est une simple créature ; car le Fils est également invisible dans sa nature divine, qui le rend égal au Père. Il s'est revêtu de la forme du serviteur pour se rendre visible. Mais avant même son incarnation, il s'ost manifesté aux yeux des hommes sous une forme créée et non tel qu'il est.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)