Lecture d'un commentaire (16457)


Jn 10,1

Commentaire: Mais comment résoudre celte question ? Ceux qui ne sont pas des brebis de Jésus entendent quelquefois sa voix, comme Judas, par exemple, qui était un loup, tandis qu'une partie de ceux qui avaient crucifié le Sauveur, n'écoutèrent pas sa voix, bien qu'ils fussent du nombre de ses brebis. On peut dire que lorsqu'elles n'entendaient pas sa voix, elles n'étaient pas encore du nombre des brebis, la voix qu'elles ont entendue, les a changés, et en a fait des brebis de loups qu'elles étaient. Je suis encore frappé de ces reproches que Dieu adresse aux pasteurs par la bouche d'Ezéchiel, lorsqu'il leur dit entre autres choses, en parlant des brebis : « Vous n'avez point ramené la brebis qui s'égarait. » (Ez 34, 4.) El s'égare et il ne isse pas de lui donner nom de brebis ; el ne s'égarerait pas, si el entendait voix du pasteur, et el ne s'égare que parce qu'el écoute voix d'un étranger. Disons donc : « Seigneur connaît ceux qui sont à lui, » (2 Tm 2) il connaît s prédestinés, ce sont s brebis. Quelquefois ils ne se connaissent pas eux-mêmes, mais pas-tour s connaît, car il y a beaucoup de brebis dehors, comme il y a un grand nombre de loups dans intérieur. Nôtre-Seigneur veut donc parr ici des prédestinés. Il y a d'ailurs une certaine voix du pasteur qui ne sera jamais confondue pars brebis avec cel des étrangers, et que ceux qui ne sont pas brebis n'entendront jamais comme voix de Jésus-Christ. Quel est cette voix ? « Celui qui persévérera jusqu'à fin sera sauvé. » (Mt 10 et 24) Cette voix est toujours entendue de celui qui appartient à Jésus-Christ ; el ne est pas de celui qui lui est étranger : « Jésus ur dit cette parabo, mais ils ne comprirent pas ce qu'ils lui disaient. » Nôtre-Seigneur, en effet, nourrit notre âme par s vérités qu'il révè cirement, et il exerce par cels qu'i isse dans obscurité. Deux hommes entendent s paros de Evangi, un est un homme religieux, autre est un impie, et ce qu'ils entendent n'est peut-être compris ni de un ni de autre. un s'exprime de sorte : Ce que Sauveur vient de nous dire est vrai et bon, mais nous ne comprenons pas ; cet homme a déjà foi, il est digne qu'on lui ouvre, s'il persévère à frapper. autre, au contraire, soutient qu'il ne ur a rien dit, il a donc encore besoin d'entendre ces paros : « Si vous ne croyez pas, vous ne comprendrez pas. » (Is 7, 9, selon vers. des Sept.)


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)