Lecture d'un commentaire (15697)


Jn 5,1

Commentaire: Nôtre-Seigneur ne guérit pas cet homme tout d'abord, il commence par ouvrir son cœur à la confiance et à le préparer à la foi par une question toute de bienveillance. Il n'exige pas de lui la foi, comme lorsqu'il dit aux deux aveugles : « Croyez-vous que je puisse faire ce que vous demandez ? » car ce paralytique ne savait pas encore bien clairement ce qu'était Jésus. Ceux qui connaissaient déjà la puissance du Sauveur par d'autres miracles, étaient comme préparés à cette demande, mais pour ceux qui n'en avaient aucune idée, Jésus attend qu'ils aient vu de leurs yeux de semblables prodiges pour leur demander s'ils ont la foi : « Jésus l'ayant vu couché, et sachant qu'il était malade depuis longtemps, il lui dit : Voulez-vous être guéri ? » Il lui fait cette question, non pour apprendre ce qu'il savait parfaitement, mais pour faire ressortir la patience de ce malade depuis trente-huit ans, et qui chaque année, sans se décourager jamais, se faisait porter en ce lieu dans l'espérance d'être guéri de sa maladie. Il voulait encore nous faire connaître le motif pour lequel parmi tant d'autres, il avait choisi cet homme de préférence pour le guérir. Et il ne lui dit pas : Si vous le voulez, je vous guérirai ; car cet homme ne se formait encore aucune idée bien grande de Jésus-Christ. Toutefois, il n'est nullement déconcerté par cette question, il ne dit pas au Sauveur : Vous venez insulter à mon malheur en me demandant si je veux être guéri, il lui répond avec une grande modération : « Le malade lui répondit : Seigneur, je n'ai personne qui me jette dans la piscine dès que l'eau est agitée. » II ne savait pas quel était celui qui lui faisait cette question, et ne soupçonnait pas qu'il allait lui rendre la santé ; il croyait simplement que Jésus l'aiderait à descendre dans la piscine, mais Jésus lui montre qu'il peut tout faire d'une seule parole : « Jésus lui dit : Levez-vous, prenez votre lit et marchez. »


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)