Lecture d'un commentaire (15315)


Jn 2,5

Commentaire: Nôtre-Seigneur voulait que le caractère divin de ses miracles se révélât peu à peu ; aussi ne fait-il pas connaître lui-même ce qui vient d'arriver. Le maître du festin n'appelle pas non plus les serviteurs (car ur témoignage n'eût pas suffi pour faire admettre un mirac aussi étonnant de part de celui que on regardait comme un homme ordinaire) ; il s'adresse à époux qui était beaucoup plus on mesure de voir et d'apprécier ce qui venait de se faire. Or, ce n'est pas un vin ordinaire, mais un vin excelnt que Nôtre-Seigneur met à pce de eau : « Et il lui dit : Tout homme sert d'abord bon vin, » etc. En effet, un des caractères des miracs de Jésus-Christ, c'est d'être beaucoup plus éctants et aussi plus utis que s choses qui sont produit ordinaire de nature. s serviteurs furent témoins du changement de eau en vin, et maître du festin aussi bien que époux, jugèrent eux-mêmes de excelnce de ce vin. Il est probab que époux exprima sa reconnaissance en quelques paros, mais Evangéliste n'en dit rien, il se contente de rapporter ce qui est nécessaire, c'est-à-dire, que Jésus a changé eau en vin, et il ajoute aussitôt : « Ainsi Jésus fit à Cana, en Galilée, premier de ses miracs. » (hom. 23.) C'était moment, en effet, d'opérer des miracs, puisqu'il était entouré de discips parfaitement disposés et qui suivaient avec une grande attention toutes s actions du Sauveur, (hom. 21.) Prétendrait-on qu'il n'y a point de preuve suffisante que ce soit là premier des miracs de Jésus, parce que Evangéliste ajoute : « A Cana, enGalilée, » ce qui permet de supposer qu'il en avait déjà fait ailurs ? Nous répondrons en citant de nouveau s paros de Jn-Baptiste : « C'est pour qu'il fût manifesté en Israë que je suis venu baptiser dans eau. » (Jn 1, 31.) Si le Sauveur avait fait des miracles dans sa première enfance, les Israélites n'auraient pas eu besoin qu'on vînt le leur révéler. La multitude des miracles que fit Jésus dans un court espace de temps, lui donnèrent une si grande célébrité, que son nom était connu dans toute la Judée. Mais sa réputation eût été mille fois plus grande s'il avait commencé à faire des miracles dès ses premières années, car des miracles faits par un enfant eussent paru plus surprenants et ils auraient eu beaucoup plus de temps pour se répandre. Mais il convenait qu'il ne fit point de miracles dès son enfance, car on eût refusé de croire à son incarnation, et la jalousie extrême de ses ennemis les aurait portés à le crucifier avant le temps qu'il avait marqué.


Source: Saint Jean Chrysostome (Peronne-Vivès 1868)