Lecture d'un commentaire (14512)


Lc 21,25

Commentaire: Mais, direz-vous, nos calamités nous forcent de reconnaître que la fin des temps est venu, puisque les prédictions du Sauveur ont revu leur accomplissement, car n'est-il pas certain qu'il n'y a aucun peuple, aucune contrée qui ne soit actuellement dans l'angoisse et la tribulation? Or, si ces calamités qui pèsent en ce moment sur le genre humain, sont des signes certains de la venue prochaine du Seigneur, pourquoi l'Apôtre nous dit-il au contraire: « Lorsque les hommes diront: Nous sommes dans la paix et la sécurité ?» ( 1Th 5 ). Avec un examen plus sérieux des prédictions du Sauveur, nous découvrirons qu'elles n'ont point encore reçu leur accomplissement; mais qu'il faut le différer jusqu'au temps où la tribulation s'étendra à tout l'univers, c'est-à-dire à l'Église qui sera persécutée dans le monde entier, et non à ses persécuteurs qui diront: « Nous sommes dans la paix et la sécurité ». Or, nous voyons au contraire que les malheurs de notre temps, que nous regardons comme les grandes calamités qui doivent précéder la fin du monde, sont communs aux deux royaumes de Jésus-Christ et du démon. Les bons et les méchants en sont également victimes, et au milieu de ces épreuves déchirantes, les hommes continuent à se plonger partout dans les excès de la table et de la débauche. Est-ce là sécher de frayeur? n'est-ce pas plutôt brûler des ardeurs de la volupté ?


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)