Lecture d'un commentaire (14215)


Lc 18,35

Commentaire: Cet homme élevé dans la loi des Juifs ne pouvait ignorer que le Dieu fait homme devait naître de la race de David; aussi s'adresse-t-il à lui comme à un Dieu, en lui disant: «Ayez pitié de moi»; bel exemple qu'il donne à imiter à ceux qui divisent le Christ en deux personnes, il proclame ici que le Christ est Dieu, en même temps qu'il proclame sa descendance de David. Qu'ils admirent aussi la justice de sa foi; ceux qui l'entendaient voulaient en comprimer les élans et la constance: «Ceux qui marchaient devant, le gourmandaient pour le faire taire», mais sa pieuse hardiesse ne se laissait pas intimider par ces défenses répétées, c'est que la foi sait résister à tous les obstacles, et triompher de toutes les difficultés. Il est bon de se dépouiller de toute fausse honte, lorsqu'il s'agit du service de Dieu, car si nous en voyons quelques-uns déployer tant d'audace pour acquérir quelques sommes d'argent, ne faut-il pas que nous soyons saintement audacieux lorsqu'il s'agit du salut de notre âme: Voyez en effet cet aveugle: «Mais il criait beaucoup plus encore: Fils de David, ayez pitié de moi». Jésus-Christ s'arrête à la voix de ceux qui l'invoquent avec foi, et il abaisse sur eux ses regards. Aussi appelle-t-il cet aveugle et lui commande-t-il de s'approcher: «Alors Jésus s'arrêtant, commanda qu'on le lui amenât». Il voulait que celui qui l'avait déjà touché par la foi s'approchât aussi de lui par le corps: «Et quand il se fut approché, il lui demanda: Que voulez-vous que je vous fasse ?» Il lui fait cette question, non par ignorance, mais dans l'intérêt de ceux qui étaient présents, afin de les convaincre que ce pauvre aveugle ne demandait pas d'argent, mais un acte de puissance divine à Jésus comme à un Dieu: «Il lui dit: Seigneur, que je voie».


Source: Saint Cyrille de Jérusalem (Peronne-Vivès 1868)