Lecture d'un commentaire (14123)


Lc 18,1

Commentaire: Cette veuve peut être considérée comme la figure de l'Église, laquelle est dans la désolation jusqu'à l'avènement du Seigneur, qui la couvre ici-bas de sa protection mystérieuse. La prière que cette femme adresse au juge: «Faites-moi justice de mon adversaire», nous porte à demander pour quel motif les élus de Dieu lui demandent vengeance, comme font les martyrs dans l'Apocalypse de saint Jean ( Ap 6), bien qu'il nous soit expressément recommandé de prier pour nos ennemis et nos persécuteurs. Il faut donc comprendre que cette vengeance des justes a pour objet la destruction des méchants. Or, cette destruction peut se faire de deux manières, ou par le retour des méchants à la justice, ou par le châtiment qui leur ôte le pouvoir de faire le mal. En supposant que tous les hommes se convertissent à Dieu, resterait encore le démon qui doit être condamné à la fin du monde, et comme les justes désirent ardemment que cette fin du monde arrive, on conçoit qu'ils désirent aussi d'être vengés de leur mortel ennemi.


Source: Saint Augustin (Peronne-Vivès 1868)