Lecture d'un commentaire (13567)


Lc 12,49

Commentaire: Quelques manuscrits portent: Combien je suis dans l'angoisse, c'est-à-dire dans la tristesse. Notre-Seigneur n'avait rien en lui qui pût l'attrister, mais il s'attristait de nos misères, et cette tristesse qu'il montrait aux approches de sa mort, ne venait point de la crainte qu'il avait de mourir, mais du retard même de l'oeuvre de notre rédemption. En effet, puisqu'il était dans l'angoisse jusqu'à l'accomplissement de sa passion, il devait l'envisager sans inquiétude et sans trouble, et s'il manifeste quelque frayeur, elle ne vient point de la crainte de la. mort, mais d'un sentiment naturel à la faiblesse humaine, car dès lors qu'il s'est revêtu d'un corps semblable au nôtre, il a dû prendre sur lui toutes les infirmités du corps, la faim, l'anxiété, la tristesse; mais la divinité reste immuable au milieu de ces affections. Il nous montre encore par ces paroles, que dans le combat qu'il eut à soutenir au temps de sa passion, la mort du corps mit un terme à ses angoisses, et ne fut point pour lui la cause d'un redoublement de douleur.


Source: Bede (Peronne-Vivès 1868)