Lecture d'un commentaire (12211)


Lc 5,4

Commentaire: Pierre ne fait aucune difficulté d'obéir: « Et Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre ». Il n'ajoute pas: Je ne me rendrai pas à votre parole, je ne veux pas m'exposer à de nouvelles fatigues. Loin de là, il s'empresse de répondre: « Mais sur votre parole, je jetterai le filet ».C'était de la barque de Pierre que Notre-Seigneur avait enseigné le peuple, il ne veut pas laisser sans récompense le maître de la barque; et il le récompense doublement, d'abord il lui fait prendre une multitude innombrable de poissons, et en second lieu, il en fait lui-même son disciple: « Et l'ayant jeté, ils prirent une si grande quantité de poissons, que leur filet se rompait ». Pierre prit une telle quantité de poissons, qu'il ne pouvait les tirer hors de l'eau, et qu'il demanda du secours à ses compagnons: « Et ils firent signe à leurs compagnons qui étaient dans l'autre barque de venir », etc. Il les appelle en leur faisant signe; car l'étonnement que lui causait cette pèche abondante, lui ôtait pour ainsi dire l'usage de la parole. Les autres disciples répondent à son appel: «Et ils vinrent, et ils remplirent les deux barques»,etc. L'évangéliste saint Jean paraît raconter un miracle semblable, mais qui est cependant tout autre, et qui eut lieu après la résurrection du Sauveur sur la mer de Tibériade. Ces deux miracles diffèrent et quant au temps, et quant à la nature même du fait. Dans saint Jean, les filets, jetés à la droite de la barque, prennent cent cinquante-trois grands poissons, et l'Évangéliste a soin de dire que, malgré la grandeur des poissons, les filets ne se rompirent pas. Et il avait alors en vue le fait miraculeux raconté par saint Luc, où le filet se rompait sous le poids énorme des poissons qu'il contenait.


Source: Théophylactus (Peronne-Vivès 1868)