Lecture d'un commentaire (1201)


1R 16,27

Commentaire: Cette brève mention d’Omri et le jugement porté sur son fils Achab au chapitre suivant nous font saisir la différence des points de vue de l’histoire biblique et de l’histoire profane. Pour l’histoire profane, Omri a été un grand roi, et l’alliance avec les Tyriens a ouvert Israël sur l’extérieur. De fait, la majorité de ses sujets étaient cananéens de culture, et ce n’était pas de sa faute, ni de la leur, s’ils restaient fidèles à la religion de leurs ancêtres. Les textes bibliques rédigés en des temps postérieurs voudraient nous faire croire que, de David à l’Exil, la Palestine a été seulement la terre d’Israël et que les Israélites formaient l’essentiel de la population : ils en étaient l’élément politiquement dominant, culturellement à la traîne. Mais justement l’histoire biblique discerne le projet de Dieu. L’avenir appartient à Israël, et les réussites incontestables du pouvoir ne pèseront pas lourd dans l’avenir et le salut du monde. Il y a bien du simplisme dans le jugement des prophètes qui décident qu’Omri et Akab sont des rois détestables, mais l’histoire leur a donné raison. Les cananéens savaient jouir de l’existence présente, mais ils tuaient leurs enfants ; Israël a survécu grâce au yahvisme et au respect de la Loi. Simplisme également lorsqu’on nous présente ces rois comme de grands pécheurs du seul fait qu’ils se maintiennent sans tenir compte des descendants de David : c’est une faute dont à l’époque ils n’avaient pas conscience. L’unité du royaume et les promesses faites au seul David étaient bien inscrites dans la prophétie de Nathan (2Samuel 7.14) mais on n’en prendrait la mesure qu’avec le temps. C’est déjà l’histoire de la division des Églises : voir le commentaire de 1Rois 12.


Source: Bible des peuples