Lecture d'un commentaire (1191)


1R 12,15

Commentaire: L’auteur fait ressortir la culpabilité et la sottise de Roboam : Le roi ne voulut pas entendre son peuple (v. 15). Salomon, isolé dans sa splendeur, ne l’avait pas écouté non plus. Quoi qu’il en soit, lorsque les gens d’Israël se séparent, ils perdent le bénéfice des promesses que Dieu a faites à David, et qu’il ne retirera pas à ses descendants même coupables. Le royaume du nord (ou royaume d’Israël) aura son temps de prospérité et l’on y verra de grands prophètes : Élie, Élisée, Osée. Mais il n’y aura pas de stabilité dans le pouvoir et bien des usurpateurs se feront rois sans que leurs descendants arrivent à se maintenir sur le trône. Il semblerait que Dieu traite chacun d’entre eux selon ses propres mérites. Pendant ce temps au contraire, en Juda, les rois descendants de David, bons ou mauvais, se succéderont sans interruption durant quatre siècles : leur histoire est gouvernée et dominée par la promesse de Dieu. Saint Paul dit que les faits de l’Ancien Testament sont la figure de ce qui se passe avec Jésus et dans l’Église (Hébreux 9). Ici on peut voir une image des divisions qui ont déchiré l’Église unique du Christ. Au quinzième siècle l’Église ressemblait un peu à un empire, avec plus d’intérêts humains que d’humble service de Dieu. Ses chefs, poussés souvent par le désir de laisser derrière eux un témoignage indestructible de leur grandeur, écrasaient d’impôts les fidèles pour financer la construction de basiliques somptueuses au lieu de répondre à la soif spirituelle des croyants. Ceux-ci se révoltèrent au nom d’une plus grande fidélité à l’Évangile, et ce fut le début du Protestantisme. Pourtant, tout en reconnaissant tout ce qu’il y a de bon chez les protestants et les Évangéliques, on est obligé de dire qu’après s’être séparés des successeurs des apôtres, ils ont dû faire face à de continuelles divisions, cherchant sans cesse l’unité sans pouvoir la trouver. L’Église catholique est passée par bien des crises dont elle portait l’entière responsabilité, et pourtant il semble que chaque fois Dieu l’ait traitée selon ses promesses, et non selon ses mérites, pour la remettre dans le chemin. Elle doit bien sûr reconnaître les aspects fort peu évangéliques de ses structures et de sa pratique présente, mais elle sait qu’elle peut compter sur la promesse du Christ. Elle est le centre, le lieu de communion, autour duquel tous devront un jour se réunir (voir Ézékiel 16.52-59 ; Psaume 87).


Source: Bible des peuples