Lecture d'un commentaire (1108)


1P 1,1

Commentaire: Nous ne savons presque rien de la vie de l’apôtre Pierre à partir du concile de Jérusalem en 49 (Actes 15). Quelle a été sa situation à Jérusalem après sa délivrance miraculeuse dans la nuit précédant son exécution (Actes 12) ? C’était en 44. La mort d’Hérode Agrippa dans les mois qui suivirent n’empêchait pas les grands prêtres de vouloir sa mort. Quand est-il parti vers le monde grec ? Quels contacts a-t-il eus avec les communautés fondées par Paul ? On sait qu’à Corinthe un parti se revendiquait de lui et, apparemment, le connaissait (1Corinthiens 1.12). Quand est-il arrivé à Rome ? La présente lettre nous aide à donner une réponse. Cette lettre de Pierre est importante, non seulement par ce qu’elle dit mais aussi par ce qu’elle nous laisse entrevoir de l’Église des apôtres. Car elle a de nombreux points de contact, aussi bien avec la lettre de Jacques qu’avec les lettres de Paul. Pierre, Jacques et Paul étaient les témoins indiscutés du Christ, et loin d’enseigner des versions concurrentes de l’Évangile, ils inspiraient une prédication du mystère chrétien à partir de données intouchables qu’on appelait déjà La Tradition ou La Doctrine. Les prophètes de l’Église, habitués à donner une interprétation chrétienne de l’Ancien Testament, créaient peu à peu un langage chrétien, et comme ils étaient itinérants, ce langage devait nécessairement s’accorder avec le témoignage des apôtres. La lettre de Pierre, rédigée nous dit-il par Silas ou Sylvain, ancien compagnon de Paul (5.12), est adressée aux communautés des provinces romaines situées dans la Turquie actuelle. Pierre les connaissait-il personnellement ? Il fait allusion à une persécution dont elles sont menacées, ou pour le moins à une attitude hostile du pouvoir, et il les encourage en leur montrant l’exemple du Christ. Il n’est pas nécessaire d’imaginer une persécution étendue et officialisée comme celle qui eut lieu sous Trajan en 110. L’analyse des thèmes et du vocabulaire semble montrer que la lettre de Pierre est antérieure aux lettres de Paul aux Éphésiens et aux Colossiens, antérieure donc aux années 59-60 ; il serait difficile de nier qu’elle était connue de l’auteur de la lettre aux Hébreux écrite avant l’an 66. Son occasion peut avoir été l’arrestation de Paul à Jérusalem en 58, laquelle eut certainement des prolongements dans les provinces d’Asie où les Juifs étaient influents. L’analyse des thèmes et du vocabulaire semble montrer que la lettre de Pierre est antérieure aux lettres de Paul aux Éphésiens et aux Colossiens, antérieure donc aux années 59-60 ; il serait très difficile de nier qu’elle était connue de l’auteur de la lettre aux Hébreux écrite avant l’an 66. Cette année est d’ailleurs la date la plus probable de la mort de Pierre ; une très ancienne tradition nous assure qu’il a été mis à mort lors de la persécution de Néron et qu’il a été enterré dans les domaines de la colline du Vatican. Des fouilles récentes ont permis de découvrir une tombe contenant des ossements et marquée de différentes inscriptions qui est presque certainement celle de l’apôtre, première pierre de l’Église. En résumé, la lettre se déroule comme suit : Pierre rappelle la signification du baptême, sceau d’un appel de Dieu qui nous accueille dans un peuple saint. Les chrétiens sont pierres vivantes et sacerdoce royal. Le baptême marque le début d’une vie sainte dans des communautés fraternelles ; tôt ou tard elle devra convaincre ceux-là même qui aujourd’hui sont hostiles. Celui qui agit bien doit écarter les peurs, qu’il se réjouisse s’il a part aux souffrances du Christ. Que les responsables des Églises fassent leur devoir (surtout si les apôtres privés de liberté…)


Source: Bible des peuples