Lecture d'un commentaire (10176)


Mc 3,23

Commentaire: Le Seigneur a aussi enchaîné le fort, c'est-à-dire le démon, en paralysant les moyens de séduction qu'il emploie contre les élus. Et étant entré dans la maison, c'est-à-dire dans le monde, il a pillé sa maison et ravi ses meubles, c'est-à-dire les hommes qu'il soustrait aux pièges de Satan et incorpore à son Eglise. Ou bien encore, il a pillé sa maison parce que les diverses parties du monde où dominait cet antique ennemi du genre humain ont été données en partage à ses Apôtres et à leurs successeurs, pour ramener tous ces peuples dans la voie de la vie. Le Seigneur leur montre l'énormité du crime qu'ils commettaient en osant attribuer au démon ce qu'ils savaient très-bien être l'oeuvre de Dieu. Il ajoute donc: «Je vous le dis en vérité, tous les péchés seront remis», etc. Et en effet, tous les péchés, les blasphèmes ne sont pas indifféremment remis à tous les hommes; mais seulement à ceux qui font ici-bas une digne pénitence de leurs égarements. Ainsi il ne faut admettre ni l'erreur de Novatien, qui refusait le pardon aux martyrs qui étaient tombés, malgré leur repentir; ni l'erreur d'Origène, qui prétend qu'après le jugement universel, après les innombrables évolutions des siècles, les pécheurs obtiendront le pardon de leurs péchés. Notre-Seigneur combat cette erreur dans les paroles suivantes: «Celui qui aura blasphémé contre le Saint-Esprit ne recevra jamais son pardon».


Source: Bede (Peronne-Vivès 1868)